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 Compte-rendu de lecture critique : “Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs

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Emma C

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MessageSujet: Compte-rendu de lecture critique : “Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs   Compte-rendu de lecture critique : “Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs EmptyMar 30 Avr 2024 - 14:46

“Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs (2019)


L’article que vous vous apprêtez à lire est un compte-rendu de lecture critique de l’ouvrage “Faut-il avoir peur des fake news ?” écrit par Divina Frau-Meigs et publié en 2019 par La documentation Française, éditeur public faisant partie de la Direction de l’Information Légale et Administrative, qui est sous l'autorité du Premier Ministre.

Plongez-vous dans une introduction à l’univers complexe entourant les “fake news” avec “Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs et découvrez une perspective éclairante sur les enjeux posés par notre société numérique en constante évolution.
Compte-rendu de lecture critique : “Faut-il avoir peur des fake news ?” de Divina Frau-Meigs 97821110
Crédit : Image de couverture issue de la fiche de présentation de l’ouvrage disponible sur le site Vie-publique.fr, dans la section des publications de l’éditeur La Documentation française https://www.vie-publique.fr/catalogue/267883-faut-il-avoir-peur-des-fake-news  


Présentation de l’auteure :

Divina Frau-Meigs, normalienne, agrégée et professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Nouvelle, est également sociologue des médias. Elle est spécialisée dans les contenus et comportements à risque et les questions de réception et d’usage des technologies de l’information et de la communication ainsi que de régulation des médias. Divina Frau-Meigs a consacré sa carrière à des sujets tels que l’éducation aux médias et à l’information, la compréhension des médias et leur utilisation par les jeunes ainsi que leur impact sur la société et la culture. Cette auteure annonce avoir pour véritable vocation de “redonner aux citoyens le pouvoir sur leur vie médiatique et numérique à travers des actions en faveur de l'Éducation aux Médias et à l’Information, à la littératie numérique et à la gouvernance d’internet”. Elle est membre du groupe d’experts sur la désinformation de l’Union Européenne et responsable de la chaire Unesco « Savoir-devenir à l’ère du développement numérique durable : articuler usages et apprentissages pour maîtriser les cultures de l’information ». Poursuivant un objectif global d’éducation des citoyens aux médias  et plus largement au monde numérique, elle est notamment porteuse du projet européen ECO qui vise à créer des MOOCs, formations en ligne accessibles à tous, sur les « fondamentaux du numérique ».

Présentation de l’ouvrage :

L’ouvrage “Faut-il avoir peur des fake news ?” s’inscrit d’ailleurs dans l’objectif d’éducation de Divina Frau-Meigs. Il a été publié dans la Collection Doc’ en poche, Série Place au débat, qui vise à présenter des connaissances dans le domaine politique, social, économique, culturel, éthique ou international ainsi que les enjeux d’un débat de société associé. Le but est aussi d’ouvrir la réflexion des lecteurs en rendant accessibles ces sujets de société, à travers l’analyse d’un auteur spécialiste et pédagogue et de comparaisons internationales. Divina Frau-Meigs se positionne donc en tant qu’experte de la malinformation, de son fonctionnement et des mécanismes associés ainsi que de ses impacts sociétaux et a écrit cet ouvrage dans l’objectif d’informer le lecteur sur ces questions. L’ouvrage présente également les réponses éducatives, législatives et sociétales qui sont avancées pour lutter contre la malinformation, à la fois lors de sa production et de sa consommation. Toutefois, en accord avec la tonalité de la Collection et la Série auxquelles il appartient, ce livre a également pour objectif de permettre aux lecteurs de construire une réflexion sur le fonctionnement des médias, qu’ils soient de masse ou sociaux. Il vise également à encourager les lecteurs à réfléchir aux mécanismes, humains ou artificiels, par lesquels les “fake news” sont créées et se développent ainsi qu’à leurs répercussions sur la démocratie, la société et les individus eux-mêmes.

Cette proposition d’analyse des “fake news” et de tout l’environnement politique, économique, technologique et socio-culturel qui l’entoure, est intervenue dans un contexte éditorial particulier. En effet, des événements majeurs, survenus à partir de 2016, comme le Brexit et la campagne puis l’élection présidentielle de Donald Trump ou bien le scandale Cambridge Analytica ou l’affaire Macron Leaks, ont été marqués par l’importance centrale des réseaux sociaux et associés aux “fake news”. Ces événements ont conduit à l’entrée dans une nouvelle ère de post-vérité, où les manipulations, distorsions et approximations des faits semblent être monnaie courante. Par ailleurs, les retentissements de ces événements se sont ensuite fait ressentir autant dans les discours politiques, publics et médiatiques que dans l’approche des réseaux sociaux et des élections par les individus. Ce contexte de préoccupation grandissante de la fiabilité de l'information conduit à la nécessité d’adresser aux citoyens une synthèse analytique sur le phénomène des “fake news” et de ses implications. Cet ouvrage répond ainsi à cette nécessité d'apport d'informations pour une compréhension du phénomène des “fake news” et de pistes de réflexions pour faire face aux défis associés à leur rôle présumé dans la désinformation générale, la polarisation politique et leurs influences potentielles sur les élections.

Plan de l’ouvrage :

Préambule
Chapitre 1 Les registres de la malinformation : le paradigme smart.
Chapitre 2 Les mécanismes de la malinformation : publicité, viralité, automaticité.
Chapitre 3 Les coûts de la malinformation : atteintes à l’intégrité de l’information et des élections.
Chapitre 4 L’impact de la malinformation : cascades de faux et contagion des émotions.
Chapitre 5 Les réponses en amont : de l’autorégulation à la régulation.
Chapitre 6 Les réponses en aval : vers des logiques multi-acteurs inédites.
Conclusion
Bibliographie et sitothèque

Les thèses développées dans cet ouvrage :

À travers son ouvrage, Divina Frau-Meigs développe la thèse selon laquelle les “fake news” sont un phénomène de la malinformation qui trouve sa source dans les technologies de l’information et de la communication qui les rendent virales. Elle met notamment en évidence que les plateformes en ligne et les réseaux sociaux et leur fonctionnement particulier jouent un rôle important dans la création et la diffusion des “fake news”. L’auteure explique par exemple que les médias sociaux permettent la fabrication et la diffusion à grande échelle des fausses nouvelles grâce à la grande vélocité de leur viralité sur les plateformes. Ainsi, les informations falsifiées sont reprises quatre fois plus que les informations exactes. Par ailleurs, leurs politiques d’extraction de données et le tournant social et cognitif pris par les médias sociaux ont engendré la mise en place de modes de production et de circulation où la valeur et la hiérarchie de l’information ont radicalement changé. Ces changements proviennent notamment du fait que les algorithmes des médias sociaux sont basés sur l’engagement et non sur la véracité ou l’objectivité des sources d’information. L’auteure met aussi en lumière la manière dont les mécanismes de la malinformation, chambres d’écho et bulles de filtre, sont facilitées par le fonctionnement des plateformes et de leurs algorithmes de ciblage.
Par ailleurs, si elle statue qu’une simple censure de contenu ne permettrait pas de lutter contre les “fake news”, elle souligne toutefois la responsabilité des plateformes, en particulier les GAFAM, en matière de contrôle et de régulation des contenus pour contrer la malinformation. Divina Frau-Meigs explique en effet aux lecteurs que les mécanismes de la malinformation mettent en cause les médias sociaux, notamment en raison de leur modèle d’affaire basé sur la publicité et la viralité. Elle décrit comment les médias sociaux ont été poussés à reconnaître leur responsabilité, notamment par les États, et donne des exemples des régulations mises en place, plus ou moins efficacement au vu de la croissance du phénomène des “fake news”. Elle met par exemple en avant les MAS (Media Accountability Systems) de crowd-checking, les modifications des algorithmes de référencement et de ciblage publicitaire ainsi que les alliances avec les médias de masse pour la création d'indicateurs de fiabilité et la facilitation de l'accès à une information de qualité.

Une autre thèse traitée par Divina Frau-Meigs est l’impact de la malinformation sur la démocratie, la société et les individus. Elle explicite par exemple les conséquences des “fake news” et de la manipulation des données accessibles en contexte électoral en décrivant comment les médias sociaux ont permis la diffusion d’informations erronées concernant les dates et lieux de votes et les rumeurs de trucage, pendant et après les élections américaines de 2016 notamment. L’auteure présente aussi aux lecteurs le scandale des Macron Leaks et comment l’implantation de fausses informations dans des données réelles fuitées sur les médias sociaux a servi à une tentative de déstabilisation et de menace de la France et de ses élections par des pays tiers. Elle met ainsi en avant la dangerosité découlant de la perte de confiance en l’information reçue, notamment à cause de la circulation importante de la malinformation et de ses mécanismes qui peuvent conduire à l’enfermement des individus dans des écosystèmes d’informations ultra-personnalisés et propices à l’auto-validation des croyances vraies ou fausses. Elle explique en effet comment cette perte de confiance et cet enfermement influencent ou inhibent les décisions des citoyens quant aux élections, au domaine de la santé et à d’autres sujets de société.
L’auteure met également en avant la nécessité d’un développement de la pensée critique et de réflexes de littératie médiatique et informationnelle chez le public, afin de savoir discerner des “fake news” de plus en plus présentes. La thèse d’une nécessité de l’éducation des citoyens aux médias afin de lutter contre la malinformation est donc au cœur de cet ouvrage, en toute logique au vu de la position de l’auteure et des caractéristiques de la collection.
Pour finir, l’auteure présente au lecteur des solutions possibles pour faire face aux “fake news” et préserver la création et la diffusion d’une information de qualité, notamment grâce à des régulations juridiques en place ou en développement aux niveaux national et européen.
Ce que l’on peut retenir de cet ouvrage :

Cet ouvrage a été très intéressant à découvrir et m’a permis de développer mes connaissances sur le phénomène des “fake news” ainsi que les différents processus impliqués et leurs conséquences. J’ai notamment pu en apprendre plus sur les différentes phases du scandale Cambridge Analytica ainsi que sur les actions mises en place par les médias pour lutter contre les “fake news”, tels que les systèmes assurant la responsabilité sociale des médias (MAS : Media Accountability Systems) et les codes éthiques.
J’ai également apprécié pouvoir en apprendre plus sur les mécanismes de la malinformation, les bulles de filtre et les chambres d’écho qui sont tout à fait pertinentes pour la compréhension des comportements de groupe et l'impact des émotions sur les individus et leurs groupes d’appartenance. Par exemple, le fonctionnement des bulles de filtres est notamment basé sur des biais cognitifs comme le fait de porter plus attention à des éléments en accord avec nos attentes et nos croyances. Nos attentes guident en effet notre attention et notre interprétation des informations, au risque d’ignorer celles qui vont à leur encontre.
Limites de cet ouvrage :

L’ouvrage de Divina Frau-Meigs est une bonne introduction aux “fake news”, à destination de quiconque s’intéresse à cette question, notamment les (futur.e.s) étudiant.e.s en Master MEEF Documentation. Cependant, et bien qu’il apporte une contribution importante à la connaissance du public sur les “fake news”, les différents processus qui les entourent ainsi que leurs conséquences, certaines limites peuvent être identifiées.
Afin de permettre aux lecteurs de mieux réfléchir à la question posée dans le titre, il aurait par exemple été utile de développer plus en profondeur les conséquences des “fake news” sur la société en France, notamment sur la montée de l’extrémisme. Il est également regrettable que l’ouvrage ne donne pas plus de pistes d’actions concrètes que les individus peuvent mettre en place dans leur quotidien afin de lutter contre les “fake news”… Ce manque de perspectives réalisables pourrait malheureusement conduire le public à penser qu’il ne peut pas véritablement agir à son niveau et donc à baisser les bras face à une influence et des conséquences potentiellement massives des “fake news”, qu’il ne parviendrait pas à contrer.
Une autre limite à mettre en avant est la pertinence de cet ouvrage sur le long terme… En effet, les méthodes, outils et plateformes de propagation et de traitement de la malinformation évoluent rapidement, pouvant rendre les informations transmises obsolètes pour la compréhension du phénomène par les lecteurs.
Pour finir, on pourrait reprocher à l’ouvrage de ne pas mettre assez en évidence son manque de clarté sur sa portée géographique et culturelle non universelle… En effet, le public pourrait être induit en erreur sur la portée universelle des informations qui lui sont présentées, notamment en raison des comparaisons internationales proposées. Bien que très intéressantes pour ouvrir la réflexion, il ne faudrait pas que le lecteur généralise ces informations sur les “fake news”, principalement liées aux États-Unis et à l’Europe, à d’autres contextes culturels et politiques plus spécifiques, qui n’ont au final pas été traités dans l’ouvrage.
Pour retrouver cet ouvrage :

Référence de l’ouvrage aux normes APA (7° version) :
Frau-Meigs, D. (2019). Faut-il avoir peur des fake news ?. La documentation Française.

En se rendant sur le site vie-publique.fr, vous pourrez accéder aux liens vers les versions Papier, PDF et EPUB :
https://www.vie-publique.fr/catalogue/267883-faut-il-avoir-peur-des-fake-news
En format papier : EAN : 9782111456358
En format PDF : EAN : 9782111456365
En format ePub : EAN : 9782111456372

Cet article a été rédigé par Emma C. et partagé par l’auteure sous la licence suivante : CC BY-NC-SA.
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